LA ANTENA Argentine, 2007 Fiction, noir et blanc, 90 minutes Prix de la jeunesse au festival du film fantastique de Neufchâtel 2007 Réalisation : Esteban Sapir, né à Buenos Aires en 1967, formé à l’Institut national de cinéma de son pays, a commencé par être un brillant directeur de photographie plusieurs fois primé internationalement. Pionnier du nouveau cinéma argentin des années 90, il s’est distingué avec son premier long métrage, Picado Fino (1994), également primé dans plusieurs festivals. En 2003, il a réalisé pour Sony Music International un documentaire sur la tournée internationale de la chanteuse Shakira. Interprétation : Alejandro Urdapilleta, Rafael ferro, Julieta Cardinali Synopsis : Une ville entière,, où les hommes privés de leur voix n'ont plus que des mots écrits pour communiquer, est dominée par l'ignoble Monsieur TV, qui seul possède le son et l'image auquel la population a accès, au travers de téléviseurs bien sûr. La Voix, femme belle et mystérieuse, seule à posséder encore la parole, est convoitée par celui-ci. Son but est d'utiliser sa voix, par l'intermédiaire d'une machine infernale conçue par le Professeur Y. et qui servira à voler les mots de la population, qu'il désire utiliser pour fabriquer le seul produit alimentaire que les gens consomment: "Alimentos TV", que Monsieur TV est le seul à vendre. Sa domination de la ville sera alors totale. L'Inventeur, employé de la TV, a vent du complot et fera tout pour le contrecarrer, pour autant que le fils sans yeux de la Voix ait lui aussi hérité de la parole, et s'il parvient à réparer une étrange antenne abandonnée: la Antena. En forme de conte philososphique, La Antena séduit aussi par son image sophistiquée, ses interprètes inspirés et une remarquable musique originale. Parallèles:
Recherches sur la forme: avec cette fable sur le pouvoir manipulateur des médias
qui enlèvent aux spectateurs consommateurs l’usage de la parole, Esteban Sapir revisite subtilement l’esthétique du film muet. Il joue finement avec des références qui vont de la BD à Fritz Lang (Métropolis) en passant par Eisenstein et un clin d’œil à Méliès (Le voyage dans la lune).
"Journal d’un cinéaste" deSergei Eisenstein "Il faut préparer dans les cerveaux une place pour l’avènement de thèmes entièrement nouveaux qui, multipliés par les possibilités d’une technique renouvelée, exigeront une esthétique absolument nouvelle pour la matérialisation intelligente de ces thèmes dans les grandes oeuvres de demain." "Metropolis" de Fritz Lang
"Le voyage dans la lune" de Méliès "Le dictateur" de Charlie Chaplin
L'utilisation du texte, intégré directement à l'image, seuls mots par lesquels
communiquent les personnages, est aussi une originalité de ce film et permet d’intéressants effets visuels: un personnage écrasé par le poids des mots, une bouche cachée par ceux-ci, les mots qui remplacent les aiguilles d'une horloge lorsque le temps s'écoule, des mots s'entrechoquant durant un match de boxe, les bruits d'une fusillade traversant l'écran tels des balles. Les mots imprimés ont aussi toute leur importance: la lettre que reçoit la fille du héros par erreur, et qui permettra à celui-ci de découvrir le complot, s'anime et devient une danseuse-origami. Lors de leur parcours vers l'antenne, les décors montagneux parcourus par les héros sont faits de papiers imprimés pliés. Et l'antenne elle-même est une machine à écrire dont les tiges porte-caractères forment une parabole.
Les calligrammes de Guillaume Apollinaire
Recherches sur le fond : « 1984 » de Georges Orwell Militant de gauche violemment opposé à la dictature soviétique, George Orwell s'est inspiré de Staline pour en faire son «Big Brother» et pour dépeindre la société totalitaire ultime. Dans une contre-utopie cinglante, Orwell propose une réflexion sur la ruine de l'homme par la confiscation de la pensée et la prolifération de la technocratie. Ce roman nous dévoile une société plongée dans une «hypnose sociale» où la perversion du langage prédomine : la Paix c'est la Guerre ; l'Amour, la Haine.
On peut rappeler que, fin 1936, alors que fait rage la Guerre d'Espagne, Orwell et son épouse rejoignent, par l’intermédiaire de l’Independent Labour Party, qui leur a remis des lettres de recommandation, les milices du POUM. Après avoir passé quelque temps sur le front d'Aragon, Orwell revient à Barcelone, où il participe aux « troubles de mai » qui opposent les forces révolutionnaires au gouvernement catalan et au PSUC, et qui verront la victoire de ces derniers. Il retourne au front où il est blessé à la gorge. Démobilisé, contraint de quitter clandestinement l'Espagne pour ne pas être arrêté (le POUM, dénoncé comme un « parti fasciste » par la propagande du PSUC, est déclaré illégal le 16 juin 1937), Orwell et son épouse gagnent la France, d'où ils rejoignent l'Angleterre. C'est dans l'optique de rétablir la vérité quant aux évènements dont il a été témoin qu'il entreprend alors de rédiger son « Hommage à la Catalogne » qu'il fait paraître, avec quelques difficultés, en avril 1938. À partir de ce moment, écrira-t-il en 1946, « tout ce [qu'il] a écrit de sérieux [.] a été écrit, directement ou indirectement, et jusque dans la moindre ligne, contre le totalitarisme et pour le socialisme démocratique». « Fahrenheit 451 » (1953) roman de Ray Bradbury Le titre fait référence à la température, en degrés Fahrenheit, à laquelle le papier commence à brûler spontanément au contact de l'air. Bradbury décrit un avenir où les livres sont brûlés par les pompiers. L'un d'eux, Montag, se met un jour à soustraire des livres à la destruction. Commence alors la découverte d'un monde inconnu, dissimulé par les médias et censuré par la société, dans lequel Montag rencontre une jeune fille Clarisse McClellan mélancolique (par opposition à sa femme endoctrinée par la propagande télévisée), un vieil homme ancien professeur, et finalement une communauté itinérante d’hommes vivant en marge de la société aseptisée (les hommes-livres), et apprenant par cœur des livres entiers pour les sauver de l'oubli auquel les a condamnés une société consommatrice, au fond plus barbare que toutes les barbaries. François Truffaut en a fait un film, sorti en 1966, avec Oskar Werner, Julie Christie, Cyril Cusack, Anton Diffring. « El otoño del patriarca » (1975) de Gabriel García Márquez (Colombie) Un homme qui gouverne avec un pouvoir absolu peut-il échapper à la corruption qu’engendre ce même pouvoir ? Márquez s'emploie à donner une réponse sous forme de métaphore par la déchéance physique extrême de son Patriarche. Les méandres de la syntaxe servent à
dissimuler la vérité même du récit : le Patriarche n’existe que dans un labyrinthe de phrases toujours répétées et jamais vérifiées. L’écriture est flamboyante, caustique, très dense, avec des phrases d’une longueur extraordinaire comme si l’auteur était dépassé par le flux de son imagination. «El otoño del patriarca » est le portrait, de l'intérieur, de la solitude du dictateur hispano-américain.
« Era imposible no creerlo, si los pocos periódicos que aún se publicaban seguían consagrados a proclamar su eternidad y a falsificar su esplendor con materiales de archivo, nos lo mostraban a diario en el tiempo estático de la primera plana con el uniforme tenaz de cinco soles tristes de sus tiempos de gloria, con más autoridad y diligencia y mejor salud que nunca a pesar de que hacía muchos años que habíamos perdido la cuenta de sus años, volvía a inaugurar en los retratos de siempre los monumentos conocidos o instalaciones de servicio públicoque nadie conocía en la vida real, presidía actos solemnes que se decían de ayer y que en realidad se habían celebrado en el siglo anterior, aunque sabíamos que no era cierto, que nadie lo había visto en público desde la muerte atroz de Leticia Nazareno cuando se quedó solo en aquella casa de nadie mientras los asuntos del gobierno cotidiano seguían andando solos y sólo por la inercia de su poder inmenso de tantos años, se encerró hasta la muerte en el palacio destartalado desde cuyas ventanas más altas contemplábamos con el corazón oprimido el mismo anochecer lúgubre que él debió ver tantas veces desde su trono de ilusiones, veíamos la luz intermitente del faro que inundaba de sus aguas verdes y lánguidas los salones en ruinas, veíamos las lámparas de pobres dentro del cascarón de los que fueron antes los arrecifes de vidrios solares de los ministerios que habían sido invadidos por hordas de pobres cuando las barracas de colores de las colinas del puerto fueron desbaratadas por otro de nuestros tantos ciclones, veíamos abajo la ciudad dispersa y humeante, el horizonte instantáneo de relámpagos pálidos del cráter de ceniza del mar vendido, la primera noche sin él, su vasto imperio lacustre de anémonas de paludismo, sus pueblos de calor en los deltas de los afluentes de lodo, las ávidas cercas de alambre de púa de sus provincias privadas donde proliferaba sin cuento ni medida une especie nueva de vacas magníficas que nacían con la marca hereditaria del hierro presidencial. No sólo habíamos terminado por creer de veras que él estaba concebido para sobrevivir al tercer cometa, sino que esa convicción nos había infundido une seguridad y un sosiego que creíamos disimular con toda clase de chistes sobre la vejez, le atribuíamos a él las virtudes seniles de las tortugas y los hábitos de los elefantes, contábamos en las cantinas que alguien había anunciado al consejo de gobierno que él había muerto y que todos los ministros se miraron asustados y se preguntaron asustados que ahora quién se lo va a decir a él, ja, ja, ja, cuando la verdad era que a él no le hubiera importado saberlo ni hubiera estado muy seguro él mismo de si aquel chiste callejero era cierto o falso […]»(p.163 à 165) « […] luego,un segundo boletín médico en el que se anunciaba que el ilustre enfermo se había visto obligado a permanecer en sus habitaciones privadas a consecuencia de una indisposición propia de su edad, y por último, sin ningún anuncio, los dobles rotundos de las campanas de la catedral al amanecer radiante del cálido martes de agosto de una muerte oficial que nadie había de saber nunca a ciencia cierta si en realidad era la suya. Nos encontrábamos inermes ante esa evidencia, comprometidos con un cuerpo pestilente que no éramos capaces de substituir en el mundo porque él se había negado en sus instancias seniles a tomar ninguna determinación sobre el destino de la patria después de él, había resistido con una invencible terquedad de viejo a cuantas sugerencias se le hicieron desde que el govierno se trasladó a los edificios de vidrios solares de los ministerios y él quedó viviendo solo en la casa desierta de su poder absoluto, lo encontrábamos caminando en sueños, braceando entre los destrozos de las vacas sin nadie a quien mandar como no fueran los ciegos, los leprosos y los paralíticos que no se estaban muriendo de enfermos sino de antiguos en la maleza de los rosales, y sin embargo era tan lúcido y terco que no habíamos conseguido de él nada más que evasivas y aplazamientos cada vez que le planteábamos la urgencia de ordenar su herencia, pues decía que pensar en el mundo después de uno mismo era algo tan cenizo como la propia muerte, qué carajo, si al fin y al cabo cuando yo me muera volverán los políticos a repartir esta vaina como en los tiempos de los godos, ya lo verán, decía, se volverán a repartir todo entre los curas, los gringos y los ricos, y nada para los pobres, por supuesto, porque ésos estarán siempre tan jodidos que el día en que la mierda tenga algún valor los pobres nacerán sin culo, ya lo verán, decía, citando a alguien de sus tiempos de gloria, burlándose inclusive de sí mismo cuando nos dijo ahogándose de risa que por tres días que iba a estar muerto no valía la
pena llevarlo hasta Jerusalén para enterrarlo en el Santo Sepulcro, y poniéndole término a todo desacuerdo con el argumento final de que no importaba que una cosa de entonces no fuera verdad, qué carajo, ya lo será con el tiempo. Tuvo razón, pues en nuestra época no había nadie que pusiera en duda la legitimidad de su historia, ni nadie que hubiera podido demostrarla ni desmentirla si ni siquiera éramos capaces de establecer la identidad de su cuerpo, no había otra patria que la hecha por él a su imagen y semejanza con el espacio cambiado y el tiempo corregido por los designios de su voluntad absoluta […]» (p.216 à 218) Extrait de « El otoño del patriarca » de Gabriel Garcia Marquez. Edition « Club Bruguera »
Autres œuvres avec possibilités de parallèles « Yo, el supremo » de Roa Bastos (Paraguay) « El señor presidente » de Miguel Angel Asturias(Guatemala) « El recurso del método » (1975) de Alejo Carpentier (Cuba) « La fiesta del chivo» de Vargas Llosa(Pérou)
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